Le FCFA Mort, Responsabilisons-Nous!
Le parlement français a ratifié la réforme du FCFA qui met définitivement fin aux malentendus, permettant, comme nous le disions dans notre tribune « FCFA : Débat Clarifié, Victoire d’Etape », d’entrer dans les débats de fond intra-africains. C’est-à-dire, quelle parité nous voulons pour notre monnaie, car il ne reste dans notre coopération avec la France qu’une parité fixe sur l’euro du fait de notre propre choix et si et seulement si nous ratifions à notre tour cet accord.
A présent donc, pour les opposants au FCFA, il ne reste qu’un seul sujet de débat, celui de la parité. La libre convertibilité du compte courant de notre balance des paiements est universelle à tous les pays, la libre convertibilité du compte capital de la balance des paiements de l’UEMOA n’existe avec aucun pays y compris la France, nos réserves de change ne seront plus au trésor français, et nous n’aurons plus de représentant français dans nos instances de politique monétaire. Nous devrons élaborer un cadre de coopération et d’échange d’information du fait de la parité fixe si et seulement si nous ratifions l’accord approuvé par le parlement français.
Cela veut essentiellement dire que si nos Assemblées nationales ne retiennent pas ce que la France a ratifié, notre relation de parité monétaire avec la France sera terminée. La garantie hypothétique de notre parité par un accord entre la France et notre banque centrale peut ne pas être actée dans la mesure où nos réserves de change suffisent à garantir notre parité. Nous demandons donc aux partisans de la réforme monétaire de tourner le débat vers nos propres dirigeants car la France elle n’est plus dans le débat.
De facto, le mutisme de nos autorités est en soi un acte. Si aucun de nos parlements ne bouge, le FCFA tel que nous l’avons connu est totalement mort dans la forme et dans le fond, la France n’y étant plus. Les symboles qui restaient n’ont jamais été importants, mais en les enlevant, rien n’empêche nos états de tracer leur propre voie. A défaut, ce sera l’esclave libéré qui ne veut pas partir. J’imagine qu’il n’en sera rien puisque nous parions et soutenons un ECO flexibilisé de l’UEMOA qui devrait exister dans un avenir proche.
Librement.